
De nombreux politiciens mis en examen dans le cadre de l'affaire de financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy
📝 Description
L’affaire Sarkozy–Kadhafi repose sur de forts soupçons de financement illégal de la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007 par le régime libyen de Muammar Kadhafi. Selon l’accusation, plusieurs millions d’euros en espèces auraient été acheminés depuis Tripoli jusqu’à l’entourage de l’ex-président français. L’enquête judiciaire est ouverte en 2013, à la suite de révélations du site Mediapart. Les juges soupçonnent Nicolas Sarkozy d’avoir passé un pacte de corruption en 2005 avec les autorités libyennes, avec l’appui de ses proches Claude Guéant et Brice Hortefeux, alors qu’il se préparait à se lancer dans la course à l’Élysée. Un intermédiaire central, le Franco-Libanais Ziad Takieddine, est présenté par le Parquet national financier (PNF) comme un « agent de corruption » ayant joué un rôle clé dans la circulation des fonds entre la Libye et l’équipe de campagne française. Parmi les éléments à charge figure un document jugé « déterminant » par le PNF : les carnets manuscrits de Choukri Ghanem, ancien Premier ministre et ministre du pétrole libyen. Ces notes, retrouvées après sa mort en 2012, mentionnent des versements de fonds libyens en faveur de la campagne de Nicolas Sarkozy, avec des montants et des canaux de transferts correspondant à plus de 5 millions d’euros. Ces flux auraient été retrouvés sur les comptes de la société Rossfield, servant d’écran financier. Une partie des fonds aurait transité via les Bahamas, où Thierry Gaubert, ancien collaborateur de Sarkozy et proche de Brice Hortefeux, aurait perçu 440 000 euros. Une autre tranche, 650 000 euros, aurait été retirée en espèces par Takieddine lui-même, juste avant l’élection présidentielle de 2007.
Il y a 13 principaux protagonistes qui ont été mis en examen:
Nicolas Sarkozy – présumé bénéficiaire; visé pour corruption passive, financement illégal de campagne électorale, recel de détournement de fonds publics libyens, association de malfaiteurs
Claude Guéant – ex-ministre, intermédiaire; même chef d’accusation que Nicolas Sarkozy
Brice Hortefeux – ex-ministre, rôle évoqué comme logisticien de ces financements
Éric Woerth – ex-trésorier de campagne 2007, accusé de circulation d’espèces via l’UMP
Thierry Gaubert – ex-proche de Sarkozy, suspecté de toucher 440 000 € via Takieddine
Alexandre Djouhri – homme d’affaires, intermédiaire-clé, visé pour corruption active, blanchiment, trafic d’influence
Ziad Takieddine – intermédiaire présumé, en fuite au Liban; accusateur principal
Edouard Uilmo – ex-cadre Airbus, impliqué dans rétrocession d’argent à Djouhri après vente d’Airbus